©Alain Scherer

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©Cecile Mella

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We are not going back

Chorégraphie : Mithkal Alzghair

Interprétation : Annamaria Ajmone, Mirte Bogaert, Judit Dömötör, Yannick Hugron, Samil Taskin

Création musicale : Shadi Khries

Création lumière : Julien Bony et Julie Valette

Production et diffusion : Clémence Sormani


Projet coproduit par Théâtre de la Ville – Paris avec la Fondation d’entreprise Hermès ; Théâtre Louis Aragon à Tremblay-en-France / Scène conventionnée d’intérêt national Art et Création – danse, dans le cadre du projet « Territoire(s) de la danse 2018 » ; Festival Montpellier danse 2019 ; Groupe Caisse des Dépôts ; Musée de la danse / CCN de Rennes et de Bretagne ; Théâtre d’Arles / Scène conventionnée d’intérêt national Art et Création

Soutiens :  DRAC Ile-de-France (aide au projet), Département de la Seine-Saint-Denis, Arab Fund for Arts and Culture (AFAC), la Briqueterie / CDCN du Val-de-Marne

We are not going back questionne la réalité politique et sociale qui nous entoure, qui nous affecte et qui menace notre existence humaine. Entre résistance et utopie, entre lutte et abandon, entre espoir et désespoir, cinq corps s’exposeront sur scène afin de nous interroger sur les possibles d’un autre monde.

Nous vivons dans un monde divisé par des pays, des nationalités, des religions, des couleurs de peau, des origines… Nous sommes séparés par des frontières faites de murs, de barbelés, de barrages. Le système capitaliste les construit pour se protéger. Il asservit les hommes, fait d’eux son moteur et les oblige à vivre dans ce système clos. Aujourd’hui, l’homme migrant, celui qui cherche à accéder aux espaces protégés, est utilisé comme prétexte pour renforcer la politique de contrôle des gouvernements sur l’ensemble des citoyens. Alors même que cet homme migrant se déplace pour échapper à l’emprise du pouvoir sur son corps, il se trouve confronté à d’autres modes de surveillance. Tous les discours sur l’intégration et l’importance de la mixité n’ont que peu de valeurs face aux actes quotidiens perpétués à son encontre.

Au nom de cette supposée sécurité, nous montrons quotidiennement notre corps au contrôle des regards, des armes et des machines. Nous offrons notre corps à l’inspection du pouvoir. Nous exposons notre intimité afin d’être autorisés à continuer notre chemin. Lorsque notre corps est ainsi forcé de s’exhiber, nous faisons acte de reddition, nous montrons des gestes d’abandon et de soumission pour ne pas nous mettre en danger. Notre corps se forme jour après jour à un système de contrôles, de normes et d’interdits. Dès lors, notre existence est dépendante du choix des gouvernements d’acter sur notre sort, et pourtant, nous continuons à vivre dans une utopie de liberté et d’égalité.

We are not going back est un témoignage sur le quotidien des hommes, sur ce qui touche notre humanité et notre existence. C’est aussi un espace de démonstration, de lutte et de revendication contre toutes les idéologies corporelles que l’on accepte et qui menacent notre intégrité. Cinq danseurs évolueront sur scène pour rendre visible les formes d’apparition du corps face au système de contrôle, et ces images se transformeront vers une tentative utopique de liberté. Traversant plusieurs formes, des corps dansants aux corps quotidiens, dans un espace de jeu gestuel et rythmique, les danseurs nous feront sentir cette tension entre corporalité éduquée et humanité espérée. De la violence vers le soin des autres, de l’abandon à la lutte, du conflit vers l’harmonie, il n’y a que de minces frontières que We are not going back cherchera à questionner.

Mithkal Alzghair